pour aérosols en manque d’inspiration
Si le graffitage fait partie de votre routine de gymnastique anarchiste, laissez-moi vous soumettre quelques slogans qui pourraient enjoliver les murs de votre voisinage. Inutile de me remercier ou de citer vos sources : les idées appartiennent à tout le monde.

Une seule journée du cours normal des choses
Est plus violente qu’un mois d’émeute
Ni dieu, ni maître, ni petite culotte
Toutes les libertés que vous chérissez
Ont pour origine une émeute
Embrassez un casseur, pas la police
L’économie est chancelante
Donnons-lui un bon coup de pied
Pour la renverser
Incendiez des voitures!
La fumée disperse les gaz lacrymogènes
Quand la politique est d’emprisonner
Tous les prisonniers sont politiques
Créons un présent à la hauteur du futur
Dont on rêvait dans le passé
On a le gouvernement qui m’irrite
Pour être promis à un brillant avenir,
Incendions le présent
La police ne nous protège pas des sociopathes:
Elle tient ses ordres directement d’eux
Il n’y a pas d’âge pour aimer, ni pour se révolter
Soyez sages: agissez selon votre rage
Le bonheur ne s’achète pas
VOLEZ-LE !
Poésie par le fait !
Lumpenprolétariat diplômé dans la rue !
Ils nous ont dérobé nos rêves:
Dépouillons-les de leur sommeil
Pas de revendications, pas de compromis
Perdons toute notion de nation
Les sans-espoirs sont notre seul espoir
Les gens ne sont pas stupides, ils sont abrutis ;
Guerre aux médias ! Guerre à l’école !
Ne vous fiez pas à ce que dit
(NOM DE CHRONIQUEUR RÉAC) :
Nous sommes beaucoup plus dangereux
Qu’ils le dit
Pacifisme: ne rien changer,
Un défilé à la fois
Aux yeux du pouvoir,
Toute forme de liberté est désordre
Sauf celle de choisir entre coke et pepsi
Depuis le début, la démocratie c’est la ciguë
Ne nous laissons pas mourir d’impatience
Je comprends pourquoi les émeutes commencent,
Mais pas pourquoi elles s’arrêtent
Le réformisme comme forme d’humour burlesque :
Se ruer pour défoncer une porte qui,
Juste avant l’impact, est ouverte de l’intérieur
Il est de votre devoir d’être amoral :
Si vous ne péchez pas,
Jésus sera mort pour rien
« Je ne suis pas humain,
je suis de la dynamite » (Nietzsche)
– Pas de leaders, que des détonateurs !
Fuck le trajet prévu,
Fuck les coups de matraque :
Sortons des sentiers battus
Un journaliste,
C’est un mouchard
Avec une heure de tombée
L’éthique du travail est la morale des esclaves
Ne travaillez jamais
On ne peut entrer dans un monde meilleur
Autrement que par effraction
Si l’opinion publique comptait vraiment,
On marquerait encore de nos jours
Les esclaves en fuite au fer rouge
Cessez d’obéir
Vous justifiez l’entêtement des bourreaux
Je connais trop les humains pour voter pour eux
J’écris sur le mur avant de l’abattre
N’embrassez aucune cause,
Elles ne donnent même pas la langue
Qui m’aime se dévêt
Tant que la prison n’aura pas brûlé,
Nous serons tous en libération conditionnelle
L’amour n’est pas non-violent
Le seul mot en «isme»
Que j’accepte
Est le vandalisme
Le tissu social se déchire :
Tirons dessus !
Paix sociale : oxymore
Pas le temps d’aller voter,
Mardi c’est le jour des vidanges
Nous cesserons de troller
Quand vous cesserez de contrôler
Divisez le vote : déchirez votre bulletin
L’isoloir existe pour mieux vous isoler
Soyez sur vos gardes:
Des urnophiles rôdent dans votre quartier
Oublions le plan B
Concentrons-nous sur le plan Ⓐ
À moins d’être ventriloque,
Ne donnez pas votre voix à des pantins
Électeur aujourd’hui, cynique demain,
Électeur à nouveau dans quatre ans
Si plier des bouts de papier pouvait changer le monde,
Le Japon serait depuis longtemps le paradis sur terre
Un «X»: une élection Trois «X»: une érection
Abolissons le spectacle
Je suis émotive, un rien m’émeute
Vite! Lisez ce graffiti
Avant qu’ils n’interdisent de penser !
Questionnez toutes les réponses
Il n’y a que la violence policière qui ne soit pas gratuite,
Car ils nous la font payer chèrement
Changer le monde en traçant un «X» sur un bulletin,
Ça ne fonctionne que sur papier
Quand les policiers vont à l’université,
Ce sont les étudiants qui apprennent – à la dure
« Acheter, c’est voter », qu’ils disent
Et ils ont raison : les deux confirment
Notre oppression
N’acceptez de dormir seulement que pour rêver
Vous avez voté pour eux, mais je suis gentille,
Je vous laisse quand même le droit de vous plaindre
Si vous avez bonne presse,
Dites-vous qu’il y a quelque chose
Que vous ne faites pas correctement
Nous ne serons satisfaits de nos dirigeants
Que lorsque chacun de nous sera le sien propre
Trollons la presse bourgeoise !
Vive la dictature du commentariat !
Ne jamais prêcher, seulement désillusionner
Je suis tellement nihiliste que j’en deviens aimable
Libérez tous les prisonniers, même ceux qui sont innocents
Nouveau gouvernement:
Est-ce grossier de ne pas attendre les cent jours
Pour dire « je vous l’avais bien dit » ?
Mariage pour tous maintenant !
Adultère pour la plupart ensuite !
Brûler de désir de brûler
Ce que nous avons à perdre mérite d’être perdu
Votre corps n’est pas laid et repoussant
– C’est le corps social qui l’est
Ceux qui font des révolutions à moitié
Ont quand même pas mal de fun
N’acceptez plus d’ordres, embrassez le désordre
Je préfère risquer la prison
Que vivre somme si j’y étais déjà
Je brandis le drapeau noir
En attendant d’en trouver un plus foncé
Mort à Gilgamesh! Fuck la polis !
Mon ego est un mirage
Je suis le produit de ma propre imagination
Avez-vous cassé
Quelque chose de laid aujourd’hui ?
Abandonnez votre culture
Avant qu’il ne soit trop tard
Je ne suis pas nihiliste, mais…
(Rien)
Levez les yeux de votre écran
– Vous venez de manquer la fin du monde
Rallumez votre télé
Il est trop tard pour sauver le monde
L’antispécisme, c’est loin d’être bête
Nous sommes tous derrière nos policiers
(Dans l’ombre, prêts à les frapper)
Ma peau vous dérange ?
J’aurai la vôtre, fachos
La destruction de marchandises vous horrifie
Serait-ce parce que vous en êtes une?
Écrire sur les murs à défaut de les abattre
J’écris sur ce mur
Parce que celui que j’ai sur Facebook
Est surveillé par la GRC
Civilisation : les flics tirent sur les gens
Et en réponse, les gens tirent sur eux-mêmes
J’appelle « vol de ma vie »
Le gouffre entre mes désirs et mon désespoir
Tout ce qui vous nomme vous asservit
Police : agents de répression
Professeurs: agents de reproduction
Même ce graffiti écologiste
A contribué aux changements climatiques
TOUS des MENTEURS!
(Sauf ce mur de toilettes
Ça c’est une source fiable)
Est-ce vraiment tout ce que la vie a à offrir ?
Tant qu’il restera des trucs à acheter
Vous ne le saurez jamais
Voler ce qu’on m’a volé
Détruire ce qui me détruit
Ils nous ont tout pris
Il ne nous reste que la vengeance
Rendez-vous demain
Pour une autre journée
Travaillée en pure perte
Le prochain qui me dit de sourire
Je le kicke dans les chnolles
Bientôt sur ce site : une ruine pittoresque
Votre besoin de sécurité me mènera en prison
Et vous ne tarderez pas à m’y rejoindre.
Vous aurez beau me dire que votre nation a une langue
Elle reste une cause que je ne veux pas embrasser
Même si mes désirs me rendent indésirable
Je ne vais pas les sacrifier pour préserver vos valeurs
Insatisfaite ? Triste ? Anxieuse ?
Vous souffrez peut-être de capitalisme.
Si j’étais faite pour être contrôlée
Je serais née avec une télécommande
« Quelle est la cause de ce problème ? »
Répondez « la société » :
Vous aurez raison neuf fois sur dix
Sous les pavés, le néant
Adepte exaltée du rien
« Seule la lutte paie. » — Hulk Hogan
Un monde sans lundi est possible
L’espoir est la principale cause du désespoir
J’appuie nos troupes
Quand elles tirent sur leurs officiers
Paxil, Zoloft, Seroquel, Cipralex
Et j’ai quand même encore envie
De briser quelque chose de laid
La gauche crie « Attendez ! »
Pendant que le monde brûle
Le système n’est pas en crise :
Il a été conçu comme ça
Squattez la marge d’erreur
Quand on me fera un procès,
Je dirai que c’est la faute de la société
Riot Dog m’absoudra
Ce graff ne changera pas le monde,
Mais celui du nazi juste à côté non plus
Désolée, société. Ton contrat est maintenant caduc
Tout est maintenant possible – c’est bien ça le drame
L’erreur est humaine. Être humaine est une erreur
Worst. Apocalypse. Ever.
La société est mon expérience sociale ratée préférée
Si ça peut vous consoler, il n’y a pas de consolation
Les fachos ou les médias qui les nourrissent :
Quel cul botter en premier ?
Vous vivez dans le passé des autres ;
Ne soyez pas leur souvenir embarrassant
Le Québec : frites avec fromage en grains et peste brune
Le Canada : des politiques qui ne mènent nulle part
Et des pipelines qui mènent partout
Comme ça, votre solution, c’est la haine
des plus mal pris que vous ?
* slow clap *
Je ne refuse pas le dialogue démocratique :
Ma main dans votre face est ma réplique à vos crachats
Je rue avant que vous me parquiez dans un wagon à bestiaux
– C’est la moindre des choses, n’est-ce pas ?
Vos valeurs sont aussi mortes et sèches que votre empathie ;
Vos idées sont aussi laides et bancales que votre orthographe
Vous avez déjà sali le mot « laïcité » ;
Touchez une fois de plus au féminisme
Et on vous kicke dans les chnolles
Mauvaise nouvelle : votre nation va disparaître
Bonne nouvelle : toutes les autres aussi
Empêchons les cloportes de sortir des sous-sols,
Et les nazis de la section des commentaires
La virginité est un concept patriarcal.
Non aux murs vierges !
Ordre des priorités :
Résistance individuelle maintenant
Sabotage tout de suite
Insurrection immédiatement
Civilisée au point d’en mourir
Détruire la propriété
Et soigner ma dépression
Faire éclater chaque binarité
Pour que mille possibilités éclosent
Tout me simplifie
Anarchie : un non, plusieurs oui
La résistance est source de jouissance
L’ennemi a toujours une montre à la main
J’étais plus conciliante
Avant de lire Renzo Novatore
Vos désirs ne seront jamais respectables
Réduisez votre réputation en miettes
Vous voyez où le progrès nous a menés ?
Gratuité des produits de protection féminine !
(Ce sera un AR-15 pour moi, s’il vous plaît.)
Quelle institution avez-vous sapée aujourd’hui?
Efficacement inorganisés
Seul le pessimisme est bienveillant
Quand on nous fait marcher vers la mort certaine
Chaque pas rebelle que nous prenons
Nous mène au vide inconnaissable
Il n’y a rien à accomplir
Il n’y a rien à accomplir
Il n’y a rien à accomplir
La nation, c’est trop 1848
N’attendez pas que ce soit trop 1933
Ils ont ajouté un emoji de drapeau noir
Pour me garder en ligne
Et je pleure parce que ça fonctionne ⚑
Demain est un autre jour (hélas)
